L’indicateur « trafic direct » et sa possible mauvaise interprétation

Qu’est-ce que le trafic direct

Suite à notre article sur les différentes sources de trafic : nous allons aujourd’hui aborder plus en détail l’indicateur des visites issues du trafic direct qui exclut normalement les internautes qui sont passés par des sites tiers (liens référents), ou qui ont trouvé votre site après avoir effectué des recherches dans les moteurs, puis cliqué sur les liens organiques (SEO) ou sponsorisés (SEA). En d’autres termes : cet indicateur devrait normalement indiquer le nombre de visites pour lesquelles les internautes ont effectué l’une de ces actions :

  • L’internaute a tapé l’adresse du site dans son navigateur
  • L’internaute a cliqué sur un signet de favori pointant vers votre site
  • L’internaute a cliqué sur une miniature de votre site dans son navigateur (semblable aux favoris)
  • L’internaute a tapé un mot sur son navigateur qui lui a retourné l’adresse de votre site via l’auto-suggest

Le volume des visites via accès directs est un indicateur de la notoriété se votre site. En général, on peut influer sur le trafic direct en faisant la promotion de son site sur les canaux offline (TV, radio, prospectus, catalogues papier…) et via certains leviers online qui ont un impact sur la notoriété de la marque (display, buzz sur les médias sociaux).

Des résultats biaisés ?

Le souci de cet indicateur est qu’il réunit à la fois les véritables accès directs, mais aussi tous les autres cas de figure où les accès n’ont pas pu être classés (à cause de l’absence d’un intermédiaire appelé « référent »).

Cela donne donc des statistiques plus que biaisées contrairement au trafic organique puisqu’elles sont mélangées avec des visites provenant d’autres canaux de plus en plus présents donc non assimilables à la notion d’accès direct (applications Smartphones, connexion https, etc.).

Les visites assimilées au trafic direct

Ci-dessous voici la liste des cas où Google Analytics (ainsi que les autres outils d’analyse de trafic) pourrait ne pas déterminer correctement l’origine du trafic, car le référer n’est pas renseigné :

  1. Les liens qui ont amené le visiteur vers votre site ne sont pas au format HTML (Liens en Flash, Javascript etc.),
  2. Les liens qui ont amené le visiteur vers votre site proviennent d’une application « desktop »,
    • Logiciels de messagerie (liens dans un email ouvert sur un logiciel de messagerie),
    • Logiciels de bureautique (liens dans un document Word ou PDF),
    • Logiciels de Flux RSS (liens dans flux RSS ouvert depuis une application),
    • Logiciels de messagerie instantanée (liens envoyés via Skype, Gtalk, etc.),
  3. Le visiteur provient d’une page sécurisée (dans certains cas),
  4. Le visiteur provient d’une page redirigée en 302 ou en JavaScript,
  5. Les liens qui ont amené le visiteur vers votre site viennent d’une application « smartphone »,
    • Liens dans les applications des réseaux sociaux,
    • Liens dans les applications d’informations, RSS etc.
  6. La visite a été effectuée dans un nouvel onglet (géré en JavaScript) :
    • Si clic droit sur lien + ouvrir dans nouvel onglet (ou ctrl + clic)
    • Si le lien pointant vers votre page a comme attribut « « target=_blank » » (Certains navigateurs comme chrome ou Firefox font des efforts dans ce sens : les dernières versions transmettent le referer dans ce cas)
  7. Les liens suivis par les visiteurs se trouvaient sur un intranet ou une passerelle réseau d’entreprise (souvent configuré pour ne pas transmettre de referer)
  8. Les visiteurs ont bloqué cette information via leur navigateur (beaucoup de plugins pour navigateurs existent dans ce sens, Google chrome a aussi une fonction similaire dans ses paramètres avancés ou encore lors de sa navigation privée)
  9. Les visites proviennent d’une campagne mal taguée (Ne comportant pas de Tag Analytics),
  10. Les visites proviennent d’une de vos pages où le code de suivi n’est pas renseigné (ou trop long à charger).

En conclusion la donnée « trafic direct » est à étudier avec précautions puisqu’elle peut facilement être faussée.

Dans le cas où vous souhaitez suivre le trafic en provenance de certaines sources particulières comme une campagne e-mailing ou une campagne sur les médias sociaux, l’idéal est de configurer des URL personnalisées de tracking (type UTM pour Google Analytics ou XTOR pour XITI d’At Internet). Ces visites seront automatiquement classées dans « campagnes » et vous pourrez suivre leur évolution.

Avec la démocratisation des applications mobiles (qui redirigent souvent vers le Web) et les habitudes des internautes de plus en plus soucieux de leur anonymat, il ne faut plus trop compter sur un tri simple des visites si les liens ne sont pas tagués au préalable via des marquages de campagnes et de pages.

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